Le management préventif des RPS : Prévenir ou guérir

Lorsque l’on parle de souffrance avérée au travail, la notion de risque disparaît puisque nous sommes en situation de souffrance. Nombreux sont ceux qui font cette confusion, justifiant ainsi d’une réactivité à posteriori dans les situations de crise.

Nous sommes souvent sollicités pour prendre en charge des personnes affectées par la souffrance au travail… Nous en sommes bien incapables ! Aussi nous orientons les victimes vers des professionnels du réseau qui ont choisi cela pour vocation et se sont dûment préparés pour le faire.

Pour ce qui nous concerne, nous nous consacrons à agir pour que fondamentalement, toute idée de souffrance au travail soit refusée, rejetée et que tout soit mis en œuvre pour la prévenir.

Est-t-il légitime que l’homme au travail souffre à cause du travail ?

C’est la première question que nous proposons de partager avec les personnes qui se joignent à nous sur le sujet. Immédiatement, la parole se libère et nous traitons la question à partir du meilleur angle pour cela : les genèses de la souffrance. Le résultat est parfois spectaculaire et apporte plus que n’importe quel diagnostic aussi complet soit-il (même si nous reconnaissons l’utilité de cette démarche)

Sont évoquées les causes :

• La perte de sens,

• Le non management, le management inapproprié, injonctif, descendant, anxiogène,

• L’organisation défaillante, parfois maltraitante,

• Les relations au travail, dégradées, négligées, immatures,

• Les formes d’injustices, de discriminations,

• La déqualification faute de progrès, l’insouciance au sujet de la maîtrise professionnelle des salariés,

• Le cloisonnement des savoirs clés,

• La… Le…Les…

Sont évoquées les préventions et/ou retour à la prévention :

• La réhabilitation du sens au travail et le « devoir de valeurs » pour l’entreprise,

• La réhabilitation de la complicité entre professionnels et de la complicité professionnelle,

• Le partage des arts de faire, la solidarité dans la progression professionnelle,

• Le « parler vrai pour vraiment parler »,

• La reconnaissance du travail accompli et non pas seulement par l’argent,

• L’intérêt de l’autre, l’intérêt pour l’autre et comme il est, tout simplement,

• La réhabilitation des managers de proximité qui ne sont pas seulement les exécutants d’une ligne managériale descendante mais qui en ont en charge la première ressource de l’entreprise (désolé pour les « agiles-lean-winners » qui pensent que l’on peut s’en passer)

• La… Le…Les…

Pardon ? Quid de la cohésion, la mobilisation, le pilotage des projets, les objectifs, le leadership, l’innovation, le knowledge, l’agilité, de liberté,la qualité, etc. ?

Nous ne parlons que de cela ! Mais nous essayons de le faire vivre le plus naturellement possible, sans poser de mots sur des dynamiques qui se passent de mots pour les décrire

Source :
Bruno Fernandez sur Linkedin